Déclaration de IPRI
Orateur : Puyr Tembé
Indigenous Peoples' Rights International (IPRI), une initiative mondiale dirigée par des autochtones pour lutter contre la violence et la criminalisation des peuples autochtones et l'impunité qui en résulte, ainsi que ANMIGA, notre pays partenaire au Brésil, souhaitent soumettre une proposition à l'examen des membres de l'Instance permanente dans le cadre de ses travaux futurs.
La question de la violence et de la criminalisation affectant les peuples autochtones du monde entier est une question transversale qui concerne tous les domaines de travail de l'Instance permanente. Les peuples autochtones sont victimes de violence et de criminalisation lorsqu'ils exercent leurs droits économiques, culturels et sociaux, lorsqu'ils protègent l'environnement, leurs terres et leurs territoires, notamment par la création de zones protégées et dans le contexte du changement climatique et de la transition écologique, et en général lorsqu'ils exercent leurs droits de l'homme individuels et collectifs internationalement reconnus.
Malgré l'engagement exprimé par les États membres dans le document final de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones d'"intensifier nos efforts, en coopération avec les peuples autochtones, pour prévenir et éliminer toutes les formes de violence et de discrimination à l'encontre des peuples et des individus autochtones (...) en renforçant les cadres juridiques, politiques et institutionnels", cet engagement ne s'est pas traduit par des réformes des politiques nationales pour la protection des peuples autochtones contre la criminalisation dans l'exercice de leurs droits individuels et collectifs.
L'IPRI souhaite donc recommander à l'Instance permanente de prendre les mesures suivantes
- Développer une étude pour fournir des informations et une analyse sur la criminalisation répandue et croissante de l'exercice des droits des peuples autochtones afin de s'assurer que ce phénomène est mieux compris, rapporté et pris en compte par le système des Nations Unies. Cette étude sera présentée à la vingt-troisième session de l'Instance permanente en 2024.
- inclure une session sur la criminalisation des peuples autochtones comme l'un des sous-thèmes de la vingt-troisième session de l'Instance permanente, où l'étude peut être présentée dans le cadre d'une session consacrée à cette question cruciale.
- Inclure une session sur la protection des défenseurs des droits des peuples autochtones contre les attaques et les représailles.
Nous espérons que l'Instance permanente examinera favorablement cette demande compte tenu de l'urgence de la situation.
Nous vous remercions de votre attention.